Diagnostic amiante avant travaux de rénovation d’immeubles
Une copropriété composée de trois immeubles et située allée d’Andrézieux, dans le 18ème arrondissement de Paris, envisageait des travaux de rénovation de grande ampleur en vue de l’amélioration des performances énergétiques des bâtiments.
Il était prévu que ces travaux soient couplés à des travaux classiques d’entretien et d’embellissement des parties communes de la copropriété. Le programme de travaux était le suivant :
- Réfection des façades et mise en œuvre d’une isolation par l’extérieur
- Isolation des planchers bas des immeubles, donnant sur des sous-sols
- Modification des équipements de ventilation
- Réfection des balcons
- Remplacement des portes palières des halls d’entrée
- Remplacement des fenêtres
- Embellissement des parties communes
La copropriété, située au croisement du boulevard Ornano et de la rue Ordener, a été construite dans les années 70. C’est une période où il arrivait fréquemment que de l’amiante soit utilisé dans des enduits, des joints, des revêtements de sols.
Nous avons donc été particulièrement pointilleux sur la sélection des zones à sonder et des prélèvements de matériaux à effectuer.
En suivant le programme de travaux reçu, des sondages et prélèvements ont été réalisés aux endroits suivants :
- Colle des revêtements de façade
- Joints de dilatation en façade
- Colle de carrelage des balcons
- Enduits muraux dans les cages d’escalier
- Joints de fenêtres, joints de portes
- Divers joints d’équipements de ventilation et de chauffage
Tous ces échantillons de matériaux ont ensuite été envoyés à un laboratoire d’analyse spécialisé dans la recherche d’amiante dans les matériaux du bâtiment.
Les résultats de nos prélèvements amiante
Nous avons pu annoncer une bonne nouvelle à notre client en l’informant qu’aucun des prélèvements que nous avions effectués en façades ne contenait d’amiante. Cela évite donc d’avoir à prévoir des mesures spécifiques de confinement en vue de la réfection de la façade. Ce type de confinement est évidemment très complexe étant donné que les installations doivent se faire en hauteur sur toute la façade, et qu’il s’agissait ici d’immeubles de 12 à 15 étages.
En revanche, le laboratoire d’analyse auquel nous avons fait appel nous a indiqué la présence d’amiante dans des échantillons que nous avions prélevés dans des joints de fenêtres, dans des joints de portes et dans des enduits de cages d’escalier.
Pour ce qui concerne les joints des menuiseries, ce sont dans les joints de vitrage (qui se trouvent entre la vitre et l’ouvrant) que de l’amiante a été repéré. Il n’y en avait pas au niveau des joints de calfeutrement (entre le dormant de la fenêtre et la maçonnerie, c’est-à-dire le mur qui accueille la fenêtre).
Les portes qui contenaient des joints amiantés se trouvaient en rez-de-chaussée, au niveau des entrées des immeubles ou des locaux techniques.
Enfin, la présence d’enduits amiantés dans les cages d’escalier est ce qui posera le plus de problèmes à notre client pendant les travaux. En effet, cela rendra nécessaire le confinement de chaque zone de travaux dans ces cages d’escalier, car il n’a malheureusement pas pu être identifié de zones contenant de l’amiante et d’autres n’en contenant pas : les résultats étaient hétérogènes, sans logique particulière. Il semble donc que des enduits amiantés aient été appliqués de manière aléatoire au moment de la construction, en fonction sans doute d’aspérités du béton à lisser.
En conclusion, grâce à un programme détaillé de prélèvements, nous avons pu identifier précisément les zones qui nécessiteront des interventions dites en « milieu amiante », ce qui permettra aux entreprises impliquées dans les travaux de minimiser le surcoût lié au désamiantage tout en intervenant en sécurité.