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Avoir un DPE indiquant une bonne note nécessite souvent des travaux, et il est parfois difficile de savoir lesquels prioriser pour être le plus efficace possible.
Le calcul du Diagnostic de Performance Energétique est loin d’être simple et tous les cas de figure sont des cas particuliers. Dès lors, comment faire pour s’assurer d’avoir la meilleure note possible, celle qui mettra en valeur votre bien pour mieux le vendre ou mieux le louer ? Cet article vous donne quelques pistes, qui sont fonction de votre situation et qui, vous le comprendrez, n’engagent que leur auteur.
Comment se calcule le DPE ?
Un précédent article de ce blog vous détaillait par le menu les différentes méthodes de calcul d’un DPE. Pour rappel, il existe deux méthodes :
- La méthode sur factures (basée sur des relevés de consommation réelle).
- La méthode 3CL, dite de calcul conventionnel, basée sur les caractéristiques précises de votre bien.
Avoir un meilleur DPE en méthode 3CL
Si le permis de construire de votre logement date d’après le 1er janvier 1948 et que le chauffage est individuel, le DPE se calculera avec la méthode 3CL.
Toutes les caractéristiques de votre logement entreront en compte dans la note : surfaces de parois extérieures, type d’isolation, surface et type d’ouvrants, équipements de chauffage et d’eau chaude, etc.
Pour obtenir une meilleure note, des travaux sont donc nécessaires. Les sources d’amélioration les plus efficaces sont, dans l’ordre :
- Passer d’un chauffage électrique à un chauffage gaz. C’est drastique, c’est cher, mais ça marche. Le chauffage électrique entraîne une décote automatique de la note, qui n’a rien à voir avec votre logement mais avec le mode de production de la chaleur. Cela s’explique comme suit :
- Pour chauffer au gaz, vous utilisez du gaz pour créer de la chaleur, avec un peu de pertes au passage ;
- Pour chauffer à l’électricité, vous utilisez du gaz pour créer de la chaleur, avec un peu de pertes au passage, puis de la chaleur pour faire tourner une turbine qui crée de l’électricité, avec un peu de pertes au passage, puis de l’électricité qui crée de la chaleur, avec un peu de pertes au passage. Comme on dit dans le milieu des thermiciens, le chauffage électrique, c’est une hérésie.
- Isoler le plancher haut. C’est bien connu, la chaleur monte, ne la laissez donc pas monter plus haut que votre plafond. Ce conseil est bien sûr à l’attention des heureux possesseurs de maison, car c’est inutile s’il y a un appartement chauffé au-dessus de chez vous.
- Isoler les murs extérieurs et le plancher bas. La chaleur ne fait pas que monter.
- Changer les fenêtres. Cela ne doit pas être votre priorité absolue car cela améliore relativement peu la performance énergétique de votre logement, comparé à une isolation de la toiture ou des murs extérieurs. Les gens sont souvent convaincus du contraire et vous, lecteur, l’êtes peut-être, mais ça n’a pas vraiment d’importance car vous penseriez différemment si, par exemple, vous étiez expert en la matière.
Soyez également conscient qu’il est impossible à un diagnostiqueur de deviner ce qu’il y a comme isolant entre l’enduit extérieur de votre maison et ses murs porteurs, donc présentez-lui vos factures de travaux d’amélioration afin qu’il puisse en tenir compte dans ses calculs.
Avoir un meilleur DPE en méthode sur factures
Si votre logement ne correspond pas aux critères bien précis d’un calcul en méthode 3CL, le DPE se calculera selon la méthode dite des factures. Cela signifie que seules les consommations réelles d’énergies utilisées pour le chauffage seront prises en compte. Les diagnostiqueurs se basent sur les consommations indiquées sur les factures des trois dernières années quand cela est possible, et au minimum sur les factures de la dernière année. Il y a ici deux cas de figure à distinguer.
Logement d’avant 1948 en chauffage individuel
Pour améliorer votre note, une seule solution : consommer moins d’énergie pour vous chauffer. Tout simplement. De multiples solutions existent, vous trouverez ci-dessous les trois meilleures, dans l’ordre décroissant. Malheureusement, les deux plus efficaces ne sont pas les deux plus réalistes :
- N°1 – Solution grande gagnante de notre test, formule luxe : pendant au moins un an avant votre rendez-vous DPE, ne pas occuper votre logement pendant l’hiver. Si vous n’y êtes pas quand il y fait froid, pas besoin de le chauffer ! Votre consommation de chauffage chutera drastiquement, et la note de votre DPE s’améliorera d’autant. Tant qu’à faire, joignez l’utile à l’agréable, quittez la grisaille hivernale de votre chez-vous pour une destination plus ensoleillée.
- N°2 – Solution équivalente à la première, formule taureau par les cornes : pendant au moins un an avant votre rendez-vous DPE, ne pas chauffer votre logement pendant l’hiver, même si vous l’occupez. Vous allez avoir froid, certes. Mais vous aurez une meilleure note ! Evidemment, le résultat sera bien plus visible si vous prenez enfin votre courage à deux mains évitez de gâcher de l’eau chaude pour vous doucher.
- N°3 – Solution de repli, formule savoir raison garder : installer un programmateur de chauffage et bien le programmer. Vous vous assurerez que votre logement n’est pas chauffé inutilement en votre absence. Vous ferez en sorte de démarrer doucement le chauffage quelques dizaines de minutes avant votre retour du travail, pour éviter de le pousser au maximum lors de votre arrivée, ce qui n’est pas économe.
Appartement en chauffage collectif
Dans ce cas, c’est beaucoup plus compliqué, car il faut pousser l’ensemble des occupants de votre copropriété à moins consommer ! Voici nos solutions, dans l’ordre de la moins efficace à la plus efficace. Malheureusement, celle qui fonctionne le mieux n’est pas la moins chère.
- N°1 – Solution perdante à tous les coups, formule bisounours : vous pouvez demander à tous vos voisins de faire un effort cet hiver, pour la première fois, et de ne pas laisser leur chauffage à fond pendant 6 mois en ouvrant les fenêtres les jours où ils ont trop chaud. Ca ne vous coûte rien. Ceci dit, selon toute probabilité ça ne vous rapportera rien non plus.
- N°2 – Solution argent par les fenêtres, formule tête de mule : faire voter un changement de toutes les fenêtres de votre copropriété. Sans vouloir avoir l’air d’insister, ce n’est pas principalement par les fenêtres que la chaleur s’échappe de votre passoire thermique des années 60, quoi que vous en pensiez. Et puis, je vous le demande, qu’est-ce qui empêchera votre voisin d’en face de chauffer toujours autant et d’ouvrir ses fenêtres double-vitrage plutôt que simple-vitrage ? Si vous voulez frapper un grand coup, réclamez plutôt une isolation par l’extérieur à faire concomitamment au prochain ravalement. C’est cher aussi, mais au moins ça marche.
- N°3 – Solution qui fonctionne un peu, formule pieds sur terre : installer des robinets thermostatiques et changer votre chaudière. Le robinet thermostatique se bloque à partir d’une certaine température intérieure. On peut donc mettre un radiateur à fond, mais il s’arrête de chauffer quand il fait chaud, et cela compense un peu les dérives habituelles du chauffage collectif. Pour ce qui est de la chaudière, plus elle est récente, plus elle est économe, et cette économie s’en ressentira sur la note de chaque logement de l’immeuble.
En conclusion
La fiabilité des DPE est souvent critiquée, notamment au travers d’études régulières de l’association UFC-Que Choisir. Ces études pointent un manque réel de professionnalisme de nombreux diagnostiqueurs, mais en s’intéressant de près au DPE on voit que ça n’est pas le seul problème.
En effet, on comprend bien que dans un logement au chauffage individuel datant d’avant 1948 (méthode sur factures, donc), que vos fenêtres soient équipées de triple ou de simple vitrage, si vous chauffez autant vous aurez la même note. Pour avoir un bon classement énergétique, la meilleure solution n’est donc pas de rénover à fond, mais bien de passer tous les hivers au Portugal ou de ne pas être frileux.
Certes la crédibilité du DPE en prend encore un coup, en revanche cette fois ce n’est pas la faute des diagnostiqueurs, mais plutôt des règles de calcul qui leur sont imposées.
Régis Andrieux Foundateur de Monser
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