Voici la suite de notre série sur les anomalies du diagnostic gaz les plus courantes. Nous allons aborder maintenant les anomalies qui découlent des caractéristiques des pièces dans lesquelles les appareils gaz sont installés. Ces anomalies sont souvent les plus compliquées à résoudre car elles nécessitent de faire réaliser des travaux qui peuvent être importants, et pas seulement de remplacer un vieil équipement. Et malheureusement, ces anomalies ne sont pas les moins courantes, en tous cas sur la zone d’intervention de Monser, à savoir Paris et l’Île-de-France.
Vous pouvez lire nos explications sur les autres anomalies les plus courantes dans cet article et dans cet autre article.
La pièce est inadaptée à l’appareil gaz
Identifiants : C.13 – 18b
Description : Appareil installé dans un local de volume insuffisant, ou ne présentant pas d’ouvrant sur l’extérieur d’une surface au moins égale à 0,40 m2
Commentaire : C’est une anomalie de type A1, qui ne concerne que les gazinières et les chaudières dites « raccordées », donc pas les chaudières dites « étanches » ou « à ventouse »
Explication :
Une pièce accueillant un ou des appareils gaz doit avoir un volume minimum de 8 m3, cela afin qu’une éventuelle fuite de gaz ou de fumées toxiques ne génèrent pas trop rapidement une concentration importante : en cas de dysfonctionnement, il faut que la taille de la pièce permette de diluer les effets du dysfonctionnement.
Une pièce comprenant un appareil gaz doit également avoir une ouverture sur l’extérieur (une fenêtre donc) qui puisse être rapidement ouverte pour évacuer des fumées toxiques si nécessaire. Cette fenêtre doit faire une taille d’au moins 0,4 m².
Marche à suivre :
Malheureusement, dans ce cas votre seule solution consiste à déplacer le ou les appareils qui se situent dans une pièce trop petite. Il est toutefois à noter que cette obligation concernant la taille de la pièce ne s’applique pas si votre chaudière, par exemple, se trouve dans une pièce qui lui est dédiée. Il en va de même pour la présence d’une ouverture sur l’extérieur.
Il vous sera clairement assez compliqué d’ajouter une fenêtre à une façade. Cela implique des travaux coûteux, et pourra même nécessiter d’obtenir une autorisation de la mairie si cette ouverture est pratiquée en façade visible de la voie publique.
Dans le cas d’une chaudière, le remplacement par une chaudière étanche est donc à envisager pour résoudre le problème.
Dans le cas d’une gazinière en revanche, pour éviter cette anomalie il ne vous reste qu’à passer à la cuisinière électrique…
L’amenée d’air n’existe pas
Identifiants : C.14 – 19.1
Description : le local équipé d’un appareil gaz n’est pas pourvu d’une amenée d’air
Commentaire : C’est une anomalie A2, qui ne concerne pas les chaudières dites « étanches » ou « à ventouse »
Explication :
Pour les appareils gaz de type gazinière ou chaudière raccordée à un conduit de fumée, il est nécessaire qu’il y ait une amenée d’air, au bas d’un mur qui donne sur l’extérieur. Cette amenée d’air permet une circulation continuelle de l’air dans la pièce. De ce fait, en cas de fuite de gaz, le risque d’accumulation de gaz qui peut aboutir à une explosion sera réduit.
La grille juste au-dessus de la plinthe est une entrée d’air
Dans le cas d’une chaudière gaz, cette ouverture sur l’extérieur n’est nécessaire que s’il s’agit d’une chaudière dite « raccordée » (à un conduit de fumée). S’il s’agit d’une chaudière dite « étanche », cette ouverture n’est pas nécessaire.
Pour faire la différence entre une chaudière raccordée à un conduit de fumée et une chaudière étanche, le plus simple est de regarder le tuyau d’évacuation des fumées de cette chaudière. S’il est métallique et dirigé vers un conduit intérieur à l’immeuble (le conduit de fumée), comme sur la photo de gauche, alors c’est une chaudière raccordée. S’il est en plastique et dirigé vers une façade extérieure, comme sur la photo de droite, alors il s’agit d’une chaudière étanche.
Bien sûr, dans le cadre de la réalisation d’un diagnostics gaz, il faut s’assurer que le conduit utilisé est bien le bon, et on vérifie donc le modèle de la chaudière.
Marche à suivre :
Il est nécessaire dans ce cas de créer une ouverture directe sur l’extérieur. Ce sont des travaux assez importants, qui encore une fois peuvent générer des complications administratives si des demandes d’autorisation sont nécessaires. Dans le cas d’une chaudière raccordée, il est donc peut-être temps d’envisager de la remplacer par une chaudière étanche.
Il est à noter que cette anomalie est particulièrement courante, en tous cas à Paris. En effet, il existe de nombreux immeubles anciens dans lesquels une alimentation gaz a été prévue sans que les ouvertures nécessaires soient pratiquées. Il existe aussi des logements dans lesquelles ces ouvertures ont été bouchées car elles généraient des entrées d‘air froid…
Il existe une autre anomalie assez similaire, la numéro C.14 – 19.7, dont l’intitulé est « Le dispositif de l’amenée d’air du local équipé ou prévu pour un appareil d’utilisation est obturé », que vous pouvez évidemment solutionner plus simplement : il vous suffit dans ce cas de supprimer le carton, papier ou autre que vous avez utilisé pour empêcher à l’entrée d’air de jouer son rôle, et l’anomalie disparaîtra aussitôt !
La sortie d’air n’existe pas
Identifiants : C.15 – 20.1
Description : Le local équipé ou prévu pour un appareil de cuisson n’est pas pourvu de sortie d’air.
Commentaire : C’est une anomalie A1, qui ne concerne que les gazinières
Explication :
Il s’agit à peu près de la même chose qu’une amenée d’air, à l‘exception du fait qu’ici cette ouverture est faite pour la sortie d’air. Elle est donc située en haut d’un mur qui donne sur l’extérieur.
Cette ouverture n’est nécessaire que si une gazinière est présente.
Elle peut avoir plusieurs formes : cela peut être la même chose qu’une entrée d’air (photo plus haut), mais placée en haut d’un mur ; cela peut aussi être une grille en haut d’une fenêtre, prévue à cet effet, comme sur la photo ci-dessous.
Le plus simple dans ce cas est de changer la fenêtre qui doit nécessairement être présente dans votre cuisine (voir plus haut) par un modèle plus récent qui intègre une grille de ventilation en haut. Cela vous évitera la solution qui consiste à faire un trou dans la façade, avec toutes les difficultés que cela suppose.
En trois articles, nous avons fait le tour des principales anomalies qu’il arrive de rencontrer dans un diagnostic gaz. Vous devriez être moins perdu à la lecture d’un de nos dossiers de diagnostics à l’avenir !
Régis Andrieux Foundateur de Monser
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