Voici la suite de notre série sur les anomalies du diagnostic gaz les plus courantes. Vous avez pu en apprendre beaucoup sur les types d’anomalies (A1, A2, DGI) et sur ce qui constituait un robinet de commande problématique en lisant notre premier article sur le sujet. Nous allons maintenant parler fuites de gaz et évacuation des fumées de combustion d’un appareil gaz.
Défauts d’étanchéité de l’installation de gaz
Identifiants : C.3-6b1, C.3-6b2, C.3-6c
Description : « L’installation présente un défaut d’étanchéité important » ou « Au moins un défaut d’étanchéité a été observé (odeur de gaz, fuite sur raccord, …) »
Commentaire : C’est un DGI, donc il y aura une fermeture de l’installation, qui peut être partielle ou totale.
Explication :
La détection par un diagnostiqueur immobilier d’une fuite de gaz se fait de la manière suivante : en s’assurant au préalable que les appareils gaz sont éteints, on attend quelques minutes et on vérifie que le compteur gaz n’a pas tourné. S’il a tourné, on observe à nouveau le compteur en coupant alternativement les robinets de gaz du logement, jusqu’à identifier la partie de l’installation où il y a une fuite.
Une autre solution pour repérer une fuite consiste à appliquer un aérosol spécifique sur les tuyaux de gaz accessibles. A l’endroit de la fuite, de la mousse se créera.
Il s’agit ici d’une anomalie de type DGI. En fonction de la localisation de la fuite, le diagnostiqueur effectuera donc une fermeture totale ou partielle de l’installation :
- Si la fuite se situe sur la tuyauterie immédiatement après le compteur, il n’y a pas d’autre moyen pour l’arrêter que de couper toute l’installation
- Si la fuite se situe au raccordement avec la gazinière, il suffira de couper le robinet d’alimentation de la gazinière pour faire cesser la fuite
Marche à suivre :
S’agissant d’un DGI, le diagnostiqueur immobilier contactera le distributeur de gaz pour l’en informer, qui lui-même contactera le propriétaire pour déterminer la marche à suivre. Des travaux seront de toute manière nécessaire pour remédier au problème et, seulement après ces travaux, il sera possible de rétablir l’alimentation en gaz.
Encore une fois, ce serait une très mauvaise idée de remettre le gaz une fois le diagnostiqueur parti, puisqu’une fuite de gaz présente un danger d’explosion.
Un tuyau d’alimentation gaz est périmé
Identifiants : C.10-14
Description : La date limite d’utilisation du tuyau d’alimentation n’est pas lisible ou est dépassée
Commentaire : C’est une anomalie A1
Explication :
Une gazinière est la plupart du temps raccordée à votre alimentation gaz par un tuyau non rigide. Certains de ces tuyaux ont une durée de vie limitée (5 ou 10 ans), et la date à laquelle ils doivent être remplacés est inscrite dessus, comme sur la photo ci-dessous :
Lorsque cette date est dépassée, il faut remplacer le tuyau. Il se peut aussi que la date limite d’utilisation du tuyau ne soit pas lisible car le tuyau est inaccessible. Dans ce cas, la même anomalie sera indiquée au rapport.
Marche à suivre :
Vous l’avez compris, il suffit de remplacer le tuyau dont la date est dépassée. Ce type de tuyau coûte quelques dizaines d’euros et vous pouvez faire la manipulation vous-même. Pensez-bien à couper le gaz avant de procéder au remplacement de votre tuyau !
Si la date n’est pas lisible, c’est-à-dire qu’on ne peut pas avoir accès au tuyau, il est préférable de modifier un peu l’organisation de votre cuisine afin de pouvoir voir ce tuyau et le changer lorsque nécessaire.
Teneur en monoxyde de carbone trop importante
Identifiants : D.3-S1, D.3-S2, D.3-S3
Description : La teneur en CO est trop importante, l’appareil ne fonctionne pas dans des conditions de sécurité satisfaisantes
Commentaire : C’est un DGI
Explication :
Attention, c’est très grave ! Comme tout un chacun, vous avez déjà entendu parler d’une personne qui s’est évanouie pendant qu’elle prenait sa douche, dans un de ces lointains pays où on met encore les chaudières gaz dans les salles de bain ; ou vous avez lu un article sur une famille qui a subi un coma généralisé en présence d’une cheminée mal ramonée, dont les fumées ne s’évacuaient pas. Dans les deux cas le responsable est le même : il s’agit d’une intoxication au monoxyde de carbone, ou CO pour les chimistes.
Pour détecter le défaut de fonctionnement d’une chaudière qui ferait qu’elle dégage du monoxyde de carbone dans des proportions dangereuses, un diagnostiqueur dispose d’une appareil qui mesure la concentration en CO, et l’utilise à proximité de l’appareil gaz pendant son fonctionnement.
Evidemment, cela arrive extrêmement rarement dans un appartement à Paris, mais la gravité de ce cas de figure justifie sa présence dans notre liste.
Marche à suivre :
Dans ce cas l’appareil fautif sera condamné (au niveau de son robinet de commande) par le diagnostiqueur immobilier, avec apposition d’une étiquette DGI. En cas d’absence de robinet de commande pour l’appareil en question, c’est toute l’installation dont l’alimentation gaz sera condamnée.
Ne redémarrez surtout pas cet appareil qui fonctionne mal, faites-le remplacer au plus vite, et douchez-vous à l’eau froide en attendant s’il le faut !
Conduit de raccordement avec plus de 2 coudes à 90° ou 180° au total
Identifiants : C.24 – 29d2
Description : Le conduit de raccordement présente plus de deux coudes à 90° ou plus de 180° de dévoiement.
Commentaire : C’est une anomalie A2, et cela concerne uniquement les chaudières dites raccordées, donc pas les chaudières dites « étanches » ou « à ventouse ».
Explication :
Pour que les fumées de combustion de gaz de votre chaudière s’évacuent au mieux, il faut que leur trajet vers le conduit de fumée soit le moins contraint possible. Il ne faut donc pas que le conduit de raccordement ait une pente vers le bas, et il ne faut pas non plus qu’il comporte trop d’angles ou coudes. Un conduit de raccordement comporte souvent un ou deux coudes, qui forment la plupart du temps un angle de 90°. Il est donc admis que ce conduit ne doit pas comporter plus de 2 coudes à 90°, ou des coudes qui font des angles totaux de plus de 180°.
Ici, il s’agit d’un classique conduit de raccordement avec deux coudes à 90°. Un troisième comme ça et il s’agirait d’une anomalie.
Marche à suivre :
Il faut tout simplement remplacer le tuyau d’évacuation par un nouveau dont le trajet sera plus direct vers le conduit de fumées. Si le tuyau a une pente vers le bas, on peut clairement s’inquiéter de la bonne évacuation des fumées. Dans le cas d’un tuyau dont les angles cumulés seraient d’un peu plus de 180°, le danger est moindre et une réflexion est à engager en fonction du coût des travaux…
Ce sera tout pour aujourd’hui, et notre dernier article sur le sujet abordera les questions des caractéristiques des pièces qui contiennent des appareils gaz.
Régis Andrieux Foundateur de Monser
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