Après notre série sur le diagnostic immobilier électricité, voici la même chose concernant le diagnostic immobilier gaz. Nous allons entreprendre de présenter ici les principales anomalies qu’on peut rencontrer dans un rapport de diagnostic gaz, et de vous les expliquer. Ces anomalies sont celles que l’on constate le plus souvent lors de nos interventions dans des appartements à Paris ou en Île-de-France, mais il est très probable que ce soit également les plus courantes ailleurs en France.
Les types d’anomalies du diagnostic immobilier gaz
Avant toute chose, il faut savoir que les anomalies gaz sont réparties en trois types, qui correspondent à leur niveau de dangerosité :
Anomalie A1 :
Les anomalies de type A1 sont les moins dangereuses, et si votre logement en comporte une ou plusieurs, le rapport de diagnostic gaz indiquera : « L’installation comporte des anomalies de type A1 qui devront être réparées ultérieurement »
Anomalie A2 :
Les anomalies de type A2 peuvent représenter un danger sérieux, même si on verra dans les exemples ci-après que certaines sont particulièrement courantes et n’empêchent pas d’utiliser son installation gaz sans problème. Dans ce cas, il sera écrit « L’installation comporte des anomalies de type A2 qui devront être réparées dans les meilleurs délais. »
Anomalie DGI :
Ce sigle signifie « Danger Grave et Immédiat », et veut donc dire qu’il y a un réel danger à continuer à utiliser l’installation gaz en l’état. Dans ce cas de figure, il sera écrit dans le rapport « L’installation comporte des anomalies de type DGI qui devront être réparées avant remise en service », mais surtout l’intervenant fermera toute ou partie de l’installation et informera le distributeur de son constat.
Fermer l’installation consiste en réalité simplement à couper l’alimentation en gaz en actionnant un robinet. Si la coupure est totale, c’est le robinet du compteur gaz du logement qui sera actionné, et une étiquette indiquant la raison (référence de l’anomalie et date d’intervention) y sera apposée. Pour une coupure partielle (par exemple si une chaudière gaz représente un danger et qu’elle peut être coupée du reste de l’installation), c’est un robinet secondaire qui sera actionné, là encore avec apposition d’une étiquette.
Le distributeur de gaz du logement contactera le propriétaire et indiquera la marche à suivre pour remédier au danger constaté. Une fois le danger éliminé, l’alimentation en gaz sera rétablie par le distributeur.
En pratique, il est tout à fait possible de simplement actionner le robinet dans l’autre sens pour avoir à nouveau du gaz, une fois le diagnostiqueur parti. C’est cependant très dangereux, et franchement déraisonnable, puisqu’un DGI correspond soit à un risque de fuite de gaz et donc d’explosion, soit à un risque d’intoxication au monoxyde de carbone. Ca ne s’appelle pas un DGI pour rien, c’est effectivement un Danger qui est Grave et qui est aussi Immédiat.
Maintenant que ce préalable est posé, voici la liste des anomalies d’installation de gaz que l’on rencontre le plus souvent lors de nos interventions de diagnostics immobiliers.
Robinet de commande manquant
Identifiants : C.7-8a1
Description : Un robinet de commande d’un appareil gaz est absent
Commentaire : Il s’agit d’une anomalie A1
Explication :
Ceci est un robinet de commande. Il permet de couper le gaz en amont de votre appareil (chaudière, gazinière)
En cas de problème sur votre appareil, ce robinet permet de couper rapidement l’alimentation en gaz, sans avec à couper toute l’alimentation compteur.
Marche à suivre :
Cela va nécessiter un peu de travaux, mais il est préférable d’ajouter ce fameux robinet pour des raisons de sécurité. Cela ne consiste malheureusement pas en une intervention que vous pouvez faire facilement seul, car il faut couper le tuyau en cuivre d’alimentation et y fixer un robinet de commande.
Problème d’accessibilité ou de manoeuvrabilité du robinet de commande
Identifiant : C.7-8a2, C.7-8a3
Nom : Un robinet de commande est inaccessible ou n’est pas manoeuvrable
Commentaire : Vous avez un robinet de commande, mais il n’est pas utilisable.
Explication :
Dans les deux cas, vous avez bien un robinet de commande en amont de votre appareil gaz, mais il n’est pas possible de l’actionner : il est soit inaccessible (par exemple dans le cas d’une gazinière avec un robinet caché derrière un placard), soit impossible à tourner.
C’est le cas dans beaucoup de cuisines parisiennes, où le besoin d’une optimisation de l’espace maximale pousse à tout coller, et à ne pas se poser la question de pouvoir ou non toucher du doigt le robinet de commande de la gazinière.
Marche à suivre :
S’il n’est pas manoeuvrable, vous pouvez essayer d’huiler un peu votre robinet de commande afin qu’il tourne enfin. Si cela ne fonctionne pas, il faudra malheureusement en changer.
S’il est inaccessible, vous aurez un choix à faire en fonction de ce qui est le plus simple (et le moins cher) pour vous :
- Modifier l’aménagement des meubles de la pièce (souvent la cuisine) pour que le robinet puisse être atteint
- Faire faire des travaux sur l’alimentation gaz afin de déplacer le robinet à un endroit où vous pouvez facilement le manipuler
Présence d’un about porte caoutchouc non démontable
Identifiants : C.7-8c
Description : un robinet de commande est muni d’un about porte-caoutchouc non démontable
Commentaire : vous avez chez vous un très vieux robinet de commande, et cela constitue malheureusement un DGI
Explication :
Voici l’objet du délit :
Sur ces photos, on remarque deux choses :
- La poignée pour manipuler le robinet est, disons, « vintage ». Plus haut, il vous a été présenté un robinet récent, avec une poignée en plastique blanc. Ici, la poignée est une petite tige métallique
- Sur la photo de gauche, on voit que d’un côté il y a un filetage qui permet de visser le robinet à un tuyau, et de l’autre une partie annelée (avec des anneaux, donc), qui permet d’y fixer un tuyau gaz souple. Cette partie est donc l’about porte-caoutchouc. Sur la photo de droite, un tuyau souple est fixé à cette partie, et une bague métallique est utilisée pour serrer le tout
Cette « bague métallique pour serrer le tout » et la partie annelée du robinet sont les responsables du manque de confiance attribuée de nos jours à ce type d’installation.
Tous les robinets vintages ne sont toutefois pas munis d’un « about porte-caoutchouc non démontable ». Par exemple :
Ici la poignée est une tige métallique, mais les deux raccords, amont et aval, sont des tuyaux vissés. Le risque de fuite liée à la fixation d’un tuyau souple avec une bague métallique n’existe donc pas.
Marche à suivre :
Il faut remplacer ce robinet par un plus récent. Encore une fois, cette anomalie est un DGI, et le diagnostiqueur aura fermé le robinet avant de quitter votre logement. Si vous rouvrez le robinet une fois qu’il a le dos tourné, vous vous exposez à une fuite de gaz, ce qui est évidemment très dangereux.
Dans ce cas, ce qui vous vient à l’esprit c’est évidemment : « ça fait des années que ça fonctionne bien comme ça, je ne vois donc pas pourquoi… ». Gardez tout de même en tête que ce qui est venu à l’esprit du législateur lorsqu’il a interdit ce type de matériel c’est : « ça fait des centaines de cuisines qui ont explosé à cause de ces robinets, je pense donc qu’il est grand temps que… ».
C’est sur cette mise en garde un peu dramatique que se conclut notre premier article sur les anomalies gaz les plus courantes. Il sera suivi d’au moins un autre, pour essayer de couvrir tous les cas qui peuvent se présenter à vous. Encore une fois, c’est au cours de nos interventions de diagnostics immobiliers réalisées à Paris que nous avons identifié ces cas de figure, il y a donc peut-être des anomalies très courantes ailleurs sur lesquelles nous ne nous attarderons pas.
Régis Andrieux Foundateur de Monser
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